Mouvement pour la conscience noir
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Steve Biko meurt le 12 septembre 1977, après 16 jours de détention sans procès. Inconscient, le militant avait été transporté nu à l'arrière d'une fourgonnette de police sur une distance de plus de 1000 km. Six jours plus tard, cet homme de 30 ans qui jouissait d'une parfaite santé avant son arrestation, décédait des suites d'un traumatisme crânien et de blessures au foie, selon les rapports médicaux de l'époque. Le gouvernement raciste sud africain, qui accusait le mouvement mené par Biko d'abriter de dangereux "anarchistes" préparant un "climat révolutionnaire", finira par bannir le BCP en octobre 1977, un mois après la mort de son leader. Les déclarations du ministre de la justice sud africain, James Kruger, qui affirma que "la mort de Steve Biko ne lui faisait ni chaud ni froid", déclenchèrent un tollé général dans le monde, ce qui conduisit finalement les Nation Unies à prendre des sanctions contre l’Afrique du Sud. En septembre 1997, cinq policiers qui ont reconnu avoir participé à l'assassinat de Steve Biko comparaissaient devant la commission Vérité et Réconciliation, présidée par Desmond Tutu. Ils admettent avoir frappé le prisonnier avec violence, avoir menti sur la date de sa mort mais gardent la même ligne de défense selon laquelle le décès était accidentel. Parmi les policiers, Gideon Nieuwoudt, qui a déjà reconnu avoir pratiqué la torture, l'enlèvement et l'assassinat de militants anti-apartheid. Un homme dont "la seule évocation du nom provoquait la terreur chez tous les prisonniers ", selon de nombreux témoignages recueillis. En novembre 1977, le magistrat chargé de l'instruction de l'affaire Biko avait déclaré : " à l'évidence, la mort du prisonnier ne peut être attribuée à un acte relevant d'une intention criminelle de la part de ses gardiens. " Selon l’ANC, la position de Steve Biko se serait assouplie quelque temps avant sa mort, alors qu'il était plus confiant dans le possible triomphe de la cause noire. l'ANC a également révélé que l'arrestation de Steve Biko en 1977 n'avait pas permis la rencontre programmée avec Oliver Tambo, alors président de l'ANC et décédé depuis. Cette perspective de rapprochement inquiétait le régime d'apartheid et a sans doute précipité la mort du jeune leader noir. 25 ans après sa mort, Steve Biko reste un symbole et un des héros les plus incontestés de la lutte contre le régime pro-apartheid au pouvoir jusqu'en 1994. Sa vie a été immortalisée par le film "Cry Freedom" réalisé par Richard Attenborough (avec Denzel Washington dans le rôle de Steve Biko), salué par la critique internationale, et par une chanson du Britannique Peter Gabriel. "Le mouvement de la conscience noire se réfère à l'homme noir et à sa situation, et je pense que l'homme noir est sujet à deux forces dans ce pays. Il est tout d'abord oppréssé par une force externe qui s'exerce par l'intermédiaire d'une machinerie institutionnelle, au travers de lois qui l'empêchent de faire certaines choses, au travers de conditions de travail difficiles, à travers une éducation scolaire très faible, toutes choses qui lui sont extérieures. Il est ensuite oppréssé (et c'est ce que nous considérons comme le plus important) par une certaine forme d'aliénation qu'il a développée en lui, il se rejète précisément parcequ'il rattache au mot "blanc" à tout ce qui est bon". Steve Biko |
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