To Telema Mpo Na Kongo

To Telema Mpo Na Kongo

Sur la vraie spiritualité du Kongo

Le Peuple Kôngo, les Bena Kôngo, les Ne-NKONGO ou les Bakôngo n'ont pas attendu les Patriarches Juifs : Abraham, Noé, Isaac, Jacob, Joseph, etc. pour connaître les Lois Divines, croire en Dieu Tout-Puissant, Créateur de l'univers visible et invisible et L'adorer avec plus de respect et de conviction même que les Missionnaires Chrétiens Européens venus apporter la Bible aux Noirs !

Les Bena Kôngo n'ont pas attendu Jésus-Christ, qui fut envoyé, selon la Bible, par Dieu-Tout Puissant au peuple Juif, pour aimer son prochain et le respecter dans son être et dans son avoir.

Bien avant l'arrivée du Christianisme au Royaume du Kongo et en Afrique (15è siècle !) les BAKONGO étaient détenteurs d'un système religieux et d'une éthique millénaire, qui surprit d'ailleurs les premiers Européens (missionnaires et marchands) débarquant au KÔNGO DIA NTOTELA. Ce système religieux et ce code moral s'appelait (déjà !) : BUNDU DIA KÔNGO. Les vrais spécialistes de l'Histoire de l'Afrique le savent. Les vrais "disciples" de Mfumu KIMBANGU aussi le savent...

Pour preuve, voici ce que dit à ce sujet M. Alphonse BANDZOUZI, brillant écrivain Kimbanguiste vivant actuellement en France, dans son volumineux et très documenté traité sur "LE KIMBANGUISME" (plus de 500 pages !). Ce dernier a été publié en France, en janvier 2002.

"...Dans le Royaume du Kongo, la société était bien structurée et les activités très diversifiées. Le commerce et l'artisanat étaient florissants. Les outils de tous usages et les armes y étaient fabriqués à partir du fer, du bois et de l'argile.

"Sur le plan religieux, la société était monothéiste. Les populations croyaient en un Dieu Tout-puissant, NZAMBI'A MPUNGU... L'unique religion du Royaume s'appelait BUNDU DIA KONGO ou BUNDU DIA NSAKU NE VUNDA, du nom de son premier patriarche.

"Il existait deux pouvoirs dans le Royaume du Kongo : le pouvoir spirituel représenté par son dirigeant religieux et le pouvoir humain représenté par le MANI KÔNGO, le Roi.

"Les sujets du Royaume du Kongo priaient le Dieu Créateur en invoquant aussi des êtres intermédiaires comme les esprits de leurs Ancêtres. Ils connaissaient aussi l'existence de la vie après la mort.

"Dans le Royaume du Kongo, avant l'arrivée des colonisateurs, l'existence de Jésus-Christ, Fils de Dieu, était ignorée.

"Le code moral religieux était très strict et ceux qui contrevenaient aux lois en vigueur étaient sévèrement punis : certains qui commettaient des délits de vol, adultères ou meurtres étaient enterrés vivants, lapidés ou même forcés à avaler une chenille vivante afin que ce dernier puisse déchiquetter les viscères du condamné."

(Alphonse BANDZOUZI, LE KIMBAGUISME, Paris, 2002; page 36)

Je demande au lecteur de ce qui précède de comparer la hauteur du code moral du BUKÔNGO esquissé sommairement ci-dessus avec la licence, le dévergondage et le laxisme du Christianisme, où l'on trouve la pédophilie et d'autres aberrations semblables jusque dans les rangs des Hautes Hiérarchies de toutes les branches ou obédiences chrétiennes !

Le BUNDU DIA KONGO actuel n'est PAS une création de Ne MUANDA NSEMI, mais la simple résurrection du BUKÔNGO millénaire qui fut, au cours des âges, le fil conducteur et l'étoile polaire des Bena KÔNGO, adorateurs du Dieu Unique AKONGO, NE MUANDA KÔNGO, NE KÔNGO KALUNGA, NE MBUMBA, MAWEJA, MVIDI MUKULU, UNKULU-NKULU, NZAKOMBA, NZAMBI DEZO, NZAMBI'A MPUNGU TULENDO, etc...

KÔNGO est le Nom Sacré de Dieu, dans le Bukôngo ou Religion Kôngo. Et "MBANZA-KÔNGO", capitale du Royaume Fédéral du Kôngo, signifie littéralement : La Ville de Dieu , La Ville où Dieu habite !...

Le BUKÔNGO, la Religion Kôngo, qui avait d'abord forcé le respect des premiers Européens arrivant en Afrique au 15è siècle avait fini par être combattu sauvagement, déstructuré et anéanti par eux pour leur permettre de jeter les bases de la déshumanisation des Noirs grâce à la BIBLE, et ouvrir la voie à la précédente Mondialisation capitaliste et esclavagiste.

Voici ce qu'écrivent les auteurs du Rapport de Commission Indépendante sur l'Afrique et les Enjeux du 3ème Millénaire, intitulé : "Vaincre l'Humiliation" :

"Pour l'Afrique, la mondialisation en tant qu'entreprise menée par un pays ou un groupe de pays, en vue de confisquer la souverainet et de s'emparer des richesses naturelles et humaines d'autres groupes de pays, d'institutionnaliser leur état de dépendance et de paupérisation et de violer leurs valeurs culturelles et spirituelles, ne date pas seulement du XXème siècle.

La mondialisation par la violence et la terreur contre l'Afrique remonte à plusieurs siècles

Les bouleversements que l'Afrique a affrontés au cours du 2ème Millénaire sont multiformes et complexes et d'une ampleur sans pareille sur un espace de cette dimension. Ce millénaire a été, sans conteste, celui de la mise en place d'un système global de négation d'une partie importante de l'Humanité, les Noirs, eta fait de l'Afrique un continent à la traîne, humilié et exploité."

(Vaincre l'Humiliation, PNUD, Paris, 2002)

Le fameux baptême chrétien du Roi NZINGA NKUWU, le 3 mai 1491 à Mbanza Kôngo, constituait donc un acte officiel de renoncement au BUKONGO millénaire et un pacte d'adhésion à la doctrine chrétienne qui va signer l'arrêt de mort du Royaume Fédéral Kôngo, son démembrement et son anéantissement progressifs, et ouvrir la voie à la Traite Négrière, à la Colonisation, à l'Apartheid et à l'actuelle Néo-Colonisation du Congo et de l'Afrique ! Il n'y a là aucun mystère, sauf pour celles ou ceux qui ne veulent pas voir !

Dans "Le KIMBANGUISME", l'écrivain Kimbanguiste, Alphonse BANDZOUZI témoigne encore : "...En l'an mil six cent cinquante, une nouvelle Prophétesse nommée Fumaria (en réalité elle s'appelait Mama MAFUTA) apparut dans Mbanza Kôngo. Elle fut contrée par les missionnaires et prise pour une malade mentale. Elle resta méconnue.

De l'an mil sept cent deux à l'an mil sept cent six, une seconde Prophétesse qui s'appelait KIMPA VITA, baptisée Dona Béatrice, enseigna la parole de Dieu et prédit plusieurs merveilles pour le Royaume.

Avec l'aide de Dieu, KIMPA VITA participa activement à la reconstruction de son Royaume. Puis, le Seigneur (càd Tata Nzambi'a Mpungu) s'adressa à son peuple à travers elle pour lui annoncer la venue dans le Royaume d'un homme plus puissant qu'elle, qui viendrait libérer son peuple de cette nouvelle oppression. (càd Mfumu KIMBANGU)

A la fin de sa vie, Dona Béatrice fut arrêtée, jugée et battue violemment sous les ordres du Père LORENZO DA LUCCA et du Père BERNARDO DA GALLO. Elle fut défigurée par les coups que lui assenaient les soldats et ses habits furent rougis par son sang.

Dona Béatrice (càd Mama VITA KIMPA) s'adressa aux Missionnaires qui s'apprêtaient à la faire tuer avec la complicité des autorités portugaises et leur annonça ce qui suit :

"Vous êtes venus à bout de moi, mais celui qui viendra, vous ne pourrez pas le combattre. Il mènera sa mission à terme sans qu'aucune main humaine ne puisse l'atteindre." (càd : Mfumu KIMBANGU)

Les missionnaires demandèrent aux Noirs qui avaient adhéré à l'Eglise Catholique d'aller couper du bois pour monter un bûcher.
La Prophétesse KIMPA VITA fut alors brûlée vive (..) le deux juillet mil sept cent six.

(...) Dans le Royaume du Kongo, les populations asservies invoquaient régulièrement le Seigneur (càd Tata Nzambi'a Mpungu) afin qu'il leur vienne en aide.
C'est ainsi que dans le cas précis d'un mort-né, les familles priaient pour la résurrection du nourrisson en invoquant une force surnaturelle et salvatrice qui était leur Dieu qu'ils appelaient Kimbangu. Ils le faisaient en langue Kikongo en disant : "Kimbangu fula muana !", qui se traduit : "Kimbangu, ressuscite l'enfant !"

KIMBANGU fut donc ce nom qui avait été attribué à l'Eternel dans ce cas précis où la résurrection d'un nourrisson était implorée." (A. Bandzouzi, LE KIMBANGUISME, pages 37-38)

Note : Alphonse Bandzouzi précise bien : "Kimbangu, fula muana !" et non : "Jésus ou Jésus-Christ, fula muana !", alors que la première Christianisation forcée battait son plein dans le Royaume Fédéral Kôngo, dont la capitale Mbanza Kôngo était devenue "San Salvador" !... Au nom de Jésus !
Pr. MAKOSO Nanga K.

Date : 9 - 06 - 2007



28/10/2007
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